Alors, comme ça n'a pas été facile, que ça m'a pris un bout de temps, et que ça pourrait être utile à d'éventuels voyageurs, je m'en vais aujourd'hui vous raconter comment on obtient un visa J1 et J2 pour se rendre aux USA dans le cadre d'un post-doc (en théorie, c'est vrai également pour se rendre à un colloque, mais bien fou qui se lancerait dans cette procédure pour quelques jours de colloque !!).
Mais avant cela, les résultats du sondage du dernier post ! ce n'est pas très brillant, avec 3 bonnes réponses (Martin est à gauche en haut et en bas), ce qui veut dire que 8 votants sur 11 ont indiqué deux bébés qui n'étaient pas le même ! morale de l'histoire, la prochaine fois que vous faites des enfants, mettez-leur un beau brassard à la naissance, ou mieux, ne les quittez pas des yeux à la maternité ... Bon, pour ce visa donc,
Il faut tout d'abord et avant toute chose, être invité par une université. Dans mon cas, celle d'Austin. Les documents à obtenir sont une lettre d'invitation et un formulaire DS2019. Ce n'est pas forcément de la tarte, quand on a une situation compliquée, mais ça se fait !
Le 2019 en poche (l'original en mains propres), il faut ensuite payer la taxe SEVIS (pour les étudiants et chercheurs), attendre le reçu (ou pas), puis collectionner tous les papiers pour l'ambassade.
Sur le site de l'ambassade, il est écrit que les papiers nécessaires sont : le 2019, le reçu SEVIS, un formulaire (DS160) à remplir en ligne, une photo, les passeports, une enveloppe chronopost, un mandat compte par personne, et basta.
Mais, toujours sur ce site, on est encouragé à apporter toutes sortes d'autres justificatifs:
- plusieurs papiers d'identité (ça, c'est parce qu'ils gardent ton passeport, et que l'ambassade est gardée par des gendarmes, qui s'ils ont envie d'être pénibles, peuvent demander leurs papiers aux gens qui sortent de l'ambassade),
- livret de famille,
- relevés de compte, contrat,
- lettre d'invitation, convention de partenariat (et toutes ses versions dans un cas comme le mien), CV, diplômes,
- attestation d'assurance et maladie,
- preuves d'attache à la France (difficile à trouver. J'ai pensé à me faire faire une carte de l'UMP pour l'occasion, mais c'était tout de même trop déroger à mes principes ...), etc, etc.
Et, comme on ne peut rentrer dans l'ambassade qu'une fois débarrassé de son téléphone, son ordinateur, et ses clés USB (et toute autre arme de destruction massive), et que si l'officier décide de demander un papier supplémentaire, on n'a donc plus qu'à revenir un autre jour (sur rendez-vous, à 14 € le rendez-vous), il est préférable de venir avec tout ce dont on peut penser que l'officier de service puisse avoir envie/besoin ... Ce pourquoi j'ai bien passé quatre heures à tout trouver, scanner et imprimer.
En l'occurrence, tout ceci s'est avéré inutile, même la nouvelle photo que j'avais été faire la veille, car la vieille photo leur a suffi ... après dix empreintes de doigts et trois questions, c'est dans la poche !
Un progrès par rapport à la dernière fois : les formulaires DS156, 157 et 158 ont été fondus en un seul, le 160, remplissable en ligne (y compris la photo). Le progrès s'arrête là, car on demande toujours une quantité impressionnante de renseignements : identité, filiation, diplômes, derniers emplois occupés dans les 5 ans, visites à l'étranger, et bien sûr les questions qui tuent, dont voici un échantillon (j'ai masqué mes réponses, c'est tout de même personnel ...).
La chose prend tout son piquant lorsqu'on sait que tout le monde, y compris Martin, doit remplir ce formulaire, avec les mêmes questions (quel emploi occupez-vous, quelles sont plus précisément vos tâches, et les questions de sécurité ...) puis signer 'j'ai lu et compris toutes les questions et j'y ai répondu avec toute ma bonne foi'.
Après tout cela, l'obtention du visa prend 24 heures chrono. Ce qui est bien plus rapide que l'obtention du 2019 ! A ma charge, j'avais une situation un tout petit peu compliquée, car mon contrat a été suspendu pendant mon congé maternité, et prolongé d'autant. L'université du Texas en était informée, mais pas tous les bureaux : seuls le Department et le bureau des collaborations internationales le savaient, pas le bureau des étudiants étrangers, ni la vice présidence de la fac (encore fallait-il deviner que tous ces gens devaient être informés individuellement ...) Raison pour laquelle j'ai été tenue en attente pendant trois mois, avant que finalement je ne les harcèle au téléphone jusqu'à comprendre qu'il fallait tout recommencer les papiers que j'avais préparés tellement en avance, en décembre dernier (mais avec les mauvaises dates, car mon contrat n'ayant même pas encore commencé, il n'avait pas encore été suspendu ...). La morale de l'histoire, c'est que quand on nous dit de préparer les papiers 'way in advance', ça veut dire 'tôt, mais pas trop !'
Bientôt de retour pour des vraies news des USA !