Thanksgiving étant la fête la plus fériée de l'année, la crèche de Léon était fermée pour deux jours, ce qui nous a obligés à voyager au Texas (ce n'est pas plus mal !!) et comme c'est une fête de famille, les hôtels sont vides et par conséquent, peu onéreux ce week-end là ...
A ce propos, les Américains n'ont que 10 jours fériés par an, un argument qui avait chez nous aidé à argumenter pour la suppression du lundi de Pentecôte:
- le premier de l'an,
- l'anniversaire de Martin Luther King, un lundi de janvier,
- l'anniversaire de George Washington, un lundi de février,
- le Memorial Day, un lundi fin mai,
- Independance Day, le 4 juillet,
- la fête du travail, un lundi de septembre,
- Columbus Day, un lundi d'octobre,
- le jour des vétérans, le 11 novembre,
- Thanksgiving, dernier jeudi de novembre,
- Noël, le 25 décembre.
En France, on a 8 jours fériés à date fixe (1er de l'an, 1er mai, 8 mai, 14 juillet, 15 août, 1er novembre, 11 novembre et Noël) plus deux à date variable : Pâques et Ascension (plus le lundi de Pentecôte). On remarque donc tout de suite qu'une fois le lundi de Pentecôte supprimé, les Américains ont en moyenne plus de jours fériés que les Français. Un truc qu'il aurait peut-être fallu raconter à nos chères autorités à une autre époque ...
Bref, Thanksgiving est une très grosse fête à l'occasion de laquelle on mange de la dinde farcie accompagnée de confiture de cranberries avec sa famille, en prenant sa voiture pour aller voir ladite famille qui en général habite à trois ou quatre états de là, donc on prend aussi le mercredi car le repas a lieu le jeudi et il serait hors de question de le faire un autre jour.
Cette fête, typiquement américaine, se traduit plus ou moins par 'l'action de grâces', on pourrait donc penser qu'avant de ne plus l'être, la fête était religieuse et permettait aux nouveaux colons de remercier Dieu pour les belles moissons. Cela dit, il semblerait qu'au tout début, la fête ait plutôt visé à remercier les Amérindiens qui avaient aidé les premiers colons à se dépatouiller dans cet environnement nouveau et leur avaient donné des grains de maïs en leur montrant comment faire.
C'est sans doute une fois qu'il n'y a plus eu trop d'Amérindiens à remercier (partiellement parce qu'il était plus facile de leur tirer dessus une fois qu'ils avaient bien mangé, hinhinhin) qu'ils se sont dits que finalement c'était à Dieu qu'il fallait s'adresser ?
Le Nix Hospital (impressionnant non ? au moins autant d'étages que l'immeuble le plus haut d'Austin ...)
Bon, toujours est-il que ce n'est pas le moment de tomber malade. Car si les médecins sont avec leur famille en Arizona, évidemment qu'ils font le pont, et personne n'a envie de soigner quiconque un vendredi de Thanksgiving ; et comme les médecins font bien ce qu'ils veulent, aucun n'est obligé d'effectuer des gardes. Alors évidemment, quand j'ai attrapé une belle angine avec une otite (une maladie de bébé, et Léon ne l'a même pas eue !!) et que j'ai finalement voulu rendre visite à un médecin de San Antonio pour avoir un antibio, aucun médecin n'a répondu ... J'ai fini par appeler le Nix Hospital, l'hôpital pour les urgences situé en plein centre de la ville, où l'on m'a répondu qu'aujourd'hui désolé c'est les vacances, revenir lundi merci ... Heureusement (et heureusement pour eux aussi car ils ont eu des clients) un cabinet était ouvert dans le sous-sol de Nix, où l'on a bien voulu me recevoir sans rendez-vous (tout y est sans rendez-vous). J'aurais dû y aller en pleine nuit car le jour c'était bondé, et en plus on m'a demandé de remplir des formulaires longs comme le bras par lesquels j'attestais que (1) j'avais une assurance, (2) je pourrais payer au cas où mon assurance ferait défaut (...), (3) j'avais un emploi lequel et comment contacter mon employeur par téléphone, (4) j'avais un numéro de sécurité sociale à l'aide duquel on pouvait vérifier, même en vacances, que je n'avais pas de dettes.
(Il me manquait mon numéro de sécu ; je leur ai dit qu'il fallait que j'appelle François pour l'avoir, ce qui leur a paru curieux car ici c'est quasiment pire que d'avoir oublié son nom), je leur ai demandé où je pourrais trouver un téléphone dnas l'espoir qu'ils me montreraient l'un de leurs 15 téléphones (le téléphone étant gratuit ici), mais non ils m'ont dit qu'ils ne savaient pas où trouver une cabine. Il y en avait une non loin, mais qui marchait à quarters. Je rentre au Starbucks commander un lait, la nana me rend deux quarters, je sens l'arnaque et lui demande un dollar de quarters de plus pour aller téléphoner ; elle me fait "ah d'accord c'est pour téléphoner je vois le truc", se détourne et ne me file pas plus de monnaie, que j'ai finalement dû aller mendier auprès des passants près de l'arrêt de bus. Plus tard j'ai même mendié des quarters à un mendiant (bon, je les lui ai achetés quand même, un dollar les deux, on y gagnait).
Bref finalement tous mes formulaires sont remplis et je commence la phase d'attente dont on nous raconte que, si elle dépasse 30 minutes, il faut se signaler à l'accueil.
Une heure plus tard on m'appelle pour me demander mon nom (hé oui), ma date de naissance ET mon âge, et trois fois si j'ai pas d'allergies ; puis on me relâche. Je m'endors, une heure et demie plus tard on vient me chercher pour me ranger dans une pièce ultra climatisée où je dois attendre le docteur qui ne va pas tarder ; effectivement moins d'une heure après il est là, regarde les oreilles et vite fait la gorge mais sans lampe.
Me raconte que j'ai une otite et peut-être une angine mais plus sûrement la mononucléose. Va faire des tests. Une minute environ tout compris. Dix minutes après, un record, se pointe une infirmière qui fait un test et dit qu'elle reviendra avec le test de la mono. Une demi heure plus tard arrive un nouveau médecin : "c'est vous ?" (le dossier sur la porte). "Ben ouais, qui d'autre ?". Regarde la feuille une minute : "Alors, on a mal aux oreilles ?" et vient s'asseoir dans la salle. "Ouais enfin un médecin est déjà passé il y a une heure", lui dis-je ; elle part confuse immédiatement.
Peu après, le premier médecin revient et me dit que j'ai pas de bactéries, quant à lui il n'a plus de test mononucléose ... Il va donc me prescrire des antibios (logique) par contre comme j'ai sûrement la mononucléose il est impératif que je fasse très vite un test, le plus vite possible et en tout cas avant de finir la boîte.
Il avait sans doute des parts dans le bizness des tests car il venait de m'en prescrire un, de test : si avec les antibiotiques, je faisais des belles éruptions cutanées, ça voulait dire que je l'avais, la mononucléose. Fort heureusement je n'ai quand même pas suivi son conseil à 300 dollars (= revenir le voir), et le lendemain par chance ou grâce aux antibios, j'étais guérie, moyennant tout juste six heures d'attente et 200 dollars, une misère.
Réflexion faite, je me demande si c'était parce que c'était Thanksgiving ou s'il est toujours compliqué de se faire soigner. (Je penche pour la seconde hypothèse ...)
Bon demain des vraies nouvelles sur San Antonio parce que sinon, c'est pas drôle ...